En Côte d’Ivoire, l’école n’a pas seulement la vertu de former des intellectuels en devenir, elle forme, brillamment d’ailleurs, les as du délogement. L’on savait déjà la vie éducative de notre pays vilainement submergée de phénomènes exposant l’inconscience d’une jeunesse maîtresse d’un destin, le sien, dont les premiers dessins sont pourtant affolants. L’une des dernières innovations de ces jeunes aux décisions calamiteuses, dans le quotidien éducatif du pays est l’anticipation des congés, notamment en période festive. Les piteux résultats scolaires que font parader sous nos yeux les examens qui occasionnent eux-mêmes, les plus ingénieuses intrigues, sont plus terrorisants qu’ils paraissent. Collèges, lycées, universités, aucun temple de l’enseignement n’échappe aux actes incongrus et sinistrement dévastateurs des pourfendeurs du savoir-être, des belligérants de la bonne éducation, des objecteurs de l’apprentissage, des missionnaires du vandalisme. Depuis 2000, l’abcès de déception que fait couler ce fléau demeure salissant. Le déphasage jugé abyssal entre le quantum horaire fixé et le déviationnisme pratiqué par les chefs d’établissement est une rengaine devenue rébarbative et inconséquente. Les instruments scolaires sont triviaux devant l’élégance des gourdins et armes blanches. Les mots d’ordre des décideurs syndicalistes sont les premières entremises de l’expansion de cet absurde fléau mais pas les uniques. En effet, des bambins, des caïds en kaki, ont fait de leur maigre influence, le guichet de décisions éducatives putrides. Ainsi, littéralement harassés par un emploi du temps normal, Ils bastonnent en premier, le calendrier scolaire. Médusés et indignés, nous rejetons violemment ce méprisable message: « Fermez les salles de classes et bondez les rues » !
Jean-Cyrille OUATTARA
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