mercredi 17 juin 2020

Interview

Bonneffort Douhou (ex-meneurs de grèves) :

« Nous ne préméditions pas 
les congés anticipés »



Ex-membre de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte dIvoire (FESCI), Douhou Mondjibi Bonneffort a plusieurs fois mené des actions qui ont abouti à des congés anticipés. Il en explique, ici, la démarche et lobjectif.

Comment expliquez-vous que de simples grèves puissent aboutir à des congés anticipés ?

Nous ne préméditions pas les congés anticipés. Avant toute chose, nous organisons une réunion sous la présidence du Secrétaire général de la FESCI. Une fois la réunion terminée, nous déposons à ladministration une lettre contenant nos besoins. Le responsable de létablissement a jusquà 72 heures pour y répondre. Il ny a pas dinterruption des cours si nous obtenons gain de cause, dans le cas contraire, nous manifestons et lui imposons un ultimatum. Et si lultimatum nest toujours pas pris en compte, nous prenons le soin de renvoyer tous les élèves à la maison jusquà nouvel ordre.

Comment étiez-vous vous vu par vos professeurs ?

En tant quêtre humain, il est impossible de plaire à tout le monde. Si certains enseignants nous considéraient comme des perturbateurs de cours et des élèves inconscients, dautres voyaient en nous des héros, des leaders. Ils nous considéraient comme des élèves qui se battaient tout en risquant leur avenir pour que leurs droits soient respectés. Et ils nous en félicitaient.

Aujourdhui, cela vous pose-t-il problème dans votre vie professionnelle ? 

Absolument pas ! Quand je pense à tous mes amis qui ont raté leur vie à cause de ce phénomène, je me considère comme un gagnant. De plus, ça ma ouvert beaucoup de portes en termes de relation. Dans ma ville, je suis reconnu par les autorités comme un leader dopinions. Aujourdhui je suis un électricien en bâtiment qui gagne bien sa vie. Je nai sincèrement rien à envier à personne. Etre membre de la FESCI requiert de nombreuses capacités telles que lintelligence, la ruse et bien dautres. Nous avons mené des grèves pour de bonnes causes. Et à chaque opération, nous attendions le mot dordre du Secrétaire général, ce qui signifie que nous ne sommes pas des voyous et que nous travaillions pour nos amis. 

                                                                                                          Propos recueillis par Diane Amon

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